Il est sorti dans la rue, furtivement personne ne l’a vu
Il marche vers son boulot, un boulot couleur de sa peau
Il bosse pour trois fois rien, tous les jours du soir au matin
A l’atelier, faut pas râler, on a vite fait d’te remplacer
C’est une histoire de sans-papiers, une sombre histoire d’identité.
De quel pays vient-il ? qu’est-ce qui l’a poussé à l’exil ?
Si on a pas de bonnes raisons, pourquoi donc quitter sa maison ?
Pour cause d’épuration ethnique ? Ou pour ses idées politiques ?
Le chômage ? un virus ? la misère ? l’intégrisme ? ou la guerre ?
C’est une histoire de sans-papiers, une pauvre histoire de réfugiés.
Depuis l’temps qu’il est affamé, il a eu l’temps de digérer
La logique du profit, celle qu’a ruiné tout son pays
Puisqu’il faut être compétitif, il vient se vendre à des tarifs
Qui te font perdre ton boulot, mais qui font l’jeu des capitaux
C’est une histoire de sans-papiers, une sale histoire de marché. |
« Lorsque la liberté est mise hors la loi, seuls les hors la loi sont libres »
Graffiti |
La radio dit qu’les étrangers, nous empêcheraient de travailler
Mais elle parle pas du patron, qui suit la logique du pognon
Là où l’travail est sous-payé, c’est là qu’il a délocalisé
Qui t’envoie à l’A.N.P.E. ? Le patron ou les miséreux ?
C’est une histoire de sans-papiers, juste une histoire d’exploités.
Mais si chez eux y avait des sous, penses-tu qu’ils voudraient v’nir chez nous ?
Mais si chez toi y a du travail, y a bien moins d’raisons qu’tu t’en ailles
En résumé, les immigrés, c’est des chômeurs, l’espoir au cœur
Qui sont partis gagner leur vie, loin de leurs parents, leurs amis
C’est une histoire de sans-papiers, une simple histoire d’égalité.
Et puis même si c’était pas ça on d’vrait quand même avoir le droit
D’s’en aller faire sa vie, à l’endroit où on a envie
Sans que des lois faites par des riches et appliquées juste pour les riches
Interdisent aux étrangers ce qu’on leur montre à la télé
C’est une histoire de sans-papiers, une vieille histoire de liberté. |