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La résignation est un suicide quotidien

« C’est l’histoire d’un copain… » en Sol ouvert, un pur morceau de slide acoustique. L’absence de perspective et le profond désespoir dans lequel est plongé ce copain sont à l’origine de cette chanson. En gros, il se dit que le monde est pourri, que la vie est dégueulasse et qu’on ne peut rien y faire. C’est donc la farouche bataille entre l’inné et l’acquis, la culture contre la nature qui est mise en scène, d’où la forme de dialogue donnée au chant. Moi, je pense au contraire, qu’on n’est pas comme on naît (à lire avec les oreilles… !), c’est-à-dire que le destin n’existe pas et que notre vie n’est pas déterminée à notre naissance comme celle des guêpes ou des fourmis. Il me semble plus raisonnable, mais certes moins confortable, de concevoir que nous sommes le fruit de notre histoire, que nous sommes façonné(e)s, modelé(e)s par le contexte dans lequel on vit et, partant, par la société qui nous éduque, notamment la nôtre, où règnent l’argent, la compétition, la violence et la frustration. A partir de là, la porte s’ouvre… changeons la société, nous changerons nos vies. C’est donc une chanson contre le découragement. Des paroles tristes contrastent avec une musique pleine de joie de vivre, le tout dans une ambiance du quotidien, genre « scène de vie » (ça, c’est une bonne idée de Manu… !).

J’avais un copain
J’avoue qu’je l’aimais bien
Mais il a mal tourné
A cause de tout ce qu’il a morflé
J’t’en prie Henri,
Te laisse pas aigrir par la vie
Si pour toi c’sont des bœufs
Pourquoi qu’tu veux dev’nir comme eux

La moitié de ma vie
J’ai essayé d’être gentil
Mais maint’nant j’en peux plus
Tu crois pas qu’j’ai assez reçu

 

 

« Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles ! »

 

 

Allez, Henri
Te laisse pas pourrir pour la vie
Rien n’les confortera mieux
Que de t’avoir rendu comme eux

Je n’vois qu’des arrivistes
Des prétentieux opportunistes
Pis j’pense même maintenant
Qu’c’est dans notre nature d’être méchant

Oui, mais Henri
C’est ce qu’on nous dit d’puis qu’on est p’tit
Tu sais bien qu’on est éduqué
Pour avoir cette mentalité

Maintenant quand j’le croise dans la rue
Il n’me salue même plus
Lui qui rêvait pour demain
D’un monde où on se tende la main

Arrête Henri,
J’sais bien qu’t’as pas changer d’avis
Mais on est pas prêt d’y arriver
Si tu penses avec leurs idées.