« Vous voulez les pauvres secourus, je veux la misère supprimée »
Victor Hugo |
Ce blues en La aurait bien pu s’appeler « Istanblues » si Slawek n’en avait pas eu l’idée avant moi… mon cousin m’avait traîné dans un casino d’Istanbul où on pouvait manger à l’œil. A l’entrée, surprise : contrôle des passeports ! L’entrée est interdite aux turc(que)s… même accompagné(e)s ! Ça me rappelait les écriteaux aux portes des bistrots « entrée interdite aux mineurs, même accompagnés » ! A l’intérieur, deuxième surprise : on ne mise qu’en dollars ! L’obscène opulence de ce lieu artificiel au milieu d’une ville où les gosses cirent les chaussures en sniffant de la colle me donne encore envie de vomir.
J’ai profité de l’occasion pour y aller d’un couplet sur l’émigration – c’est-à-dire l’immigration vue de là-bas – et faire un clin d’œil au bouquin « Tête de Turc » pour rapeler que les immigrés clandestins sont une aubaine pour les patrons ; ils acceprtent de travailler – et de vivre ! – dans des conditions déplorables. |
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Moi, j’cire les pompes
A la sortie du casino
Turkish, not allowed
Même accompagné
Clientèle sélecte,
Triée sur le billet
Ici, tu payes en dollars
Et le repas est offert,
Et le repas est offert…
Tonton est parti
Pour la West Germany
Bosser dans l’nucléaire
Et juste un mois d’son salaire
C’est c’qu’on pourrait gagner
Moi et tous mes frangins
En bossant toute l’année
Et en mangeant que du pain
Et en mangeant que du pain...
L’émigration ?
Jamais entendu parler
Oh, j’voudrais vivre dans ton pays
Parce qu’y a moins de misère
Paraît qu’les gens sont gentils
Et pis y a pas la guerre
Paraît que’les filles sont jolies
Pis qu’les vrais jeans sont pas chers
Pis qu’les vrais jeans sont pas chers…
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