Ñwari ba malfey
Gombo Colombo
(On s’organise, on se débrouille)

Pas de travail, peu de récoltes,
On s’organise, on se débrouille,
En route pour la ville, en route pour katako,
Là ou tout grouille, Là où tout se transforme,
Petit boulot, on s’organise, on se débrouille,
Une voiture, un téléphone, tout se transforme,

Pas d’argent, les hommes ne sont plus au champ,
On s’organise, on se débrouille,
En route pour le petit commerce, en route pour la tontine,
Je gagne et je cotise jusqu’à ce que tout le monde ait gagné,
La tontine, on l’organise, on se débrouille,
Femme de la ville ou des champs, entre nous, y a de l’argent,

Pas de cahiers, pas de bancs,
On s’organise, on se débrouille,
En route pour l’école, celle du sable et du vent,
Au moins pour apprendre à faire mon commerce,
L’école, on l’organise, on se débrouille,
Enfants et adultes, on fait ce qu’on peux, on apprend

Pas de gadgets, ni d’inutile,
On s’organise, on se débrouille,
Vive la nature, qui nous apprend et nous donne tant,
De l’eau quotidienne à ma brosse à dent,
Bricolage en tout genre, on s’organise, on se débrouille,
Dommage qu’y a ce plastique partout

C'est la version francophone de Sokoneyan Da Doure. Lorsque Manu parle de sa brosse à dent "naturelle", il fait évidemment allusion à ce petit bâton appelé kossi chez les djerma, que les gens mâchouillent pour entretenir leur dentition. Quant au titre de ce morceau, il fait bien sûr référence à tous les gumbos qui assaisonnent les blues de toute la planête, à commencer par celui de Tom Principato. On s'est dit qu'avec de pareils ingrédients, on ne pouvait pas manquer de faire de la bonne cuisine... En La cette fois ! Et on souligne l'unique et remarquable participation de Fernand qui a bien voulu lâcher son appareil photo pour se joindre aux chœurs...

 

« Les paroles de mes chansons parlent beaucoup de babies parce que c’est plaisant. Mais les vrais blues sont des chants de protestation à mots déguisés. »
Big Bill Brounzy