Une chanson plutôt noire, pas tellement révoltée, peut-être même un peu révoltante… !? Elle tourne aussi en Ré à 105 tours/minute. Le texte date de 1994 cette fois et parle d’obscurs plaisirs réprouvés et des faiblesses de la chaire… Divertissement et diversion ont la même racine ; l’idée de distraire, l’opposé de la concentration, le repos de la réflexion. Les techniques de marketing anglo-saxonnes ont un mot pour ça : entertainment. Elles s’appuient sur nos angoisses morbides pour générer du profit. Chaque être humain sait en effet qu’il ne peut espérer échapper à sa mort. Pour oublier cette angoisse obsessionnelle qui dure toute la vie, il nous faut nous distraire, nous détacher d’un quotidien morose, souvent lourd de stress, et prendre du plaisir.
Faire diversion nous permet ainsi d’oublier notre misérable condition et de canaliser une colère légitime qui pourrait être utiliser ailleurs, pour s’organiser, protester, combattre le système dominant et l’injustice sociale. C’est pourquoi, si la distraction a bien une fonction sociale, il ne faut pas perdre non plus de vue sa fonction politique : panem et circenses…
Ajoutons à la frustration qu’induit ce système par une pression permanente, une satisfaction par l’achat limitée à l’acte impulsif d’achat lui-même, (puisqu’une fois acheté, l’objet, le service n’a déjà plus aucune utilité économique et est bientôt remplacé par un autre produit), la précarité engendrée par le marché économique et le salariat et l’on voit comment se dessinent des lignes de fuite dans la distraction et dans l’évasion… Les hommes se droguent, l’état se renforce !
Cette chanson aborde ce problème de fond : comment pour supporter ce monde et les angoisses qui l’habitent, on en vient à tomber dans ses ornières qui nous mènent droit à la tombe. A Fontenay-sous-Bois, La Redoute est une immonde barre verte surplombant la colline où s'entassent des milliers de logements. Sans doute notre titre le plus court... avec un final au frein à main ! |