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« La fonction la plus importante du Rock Against Racism selon moi n'était pas de convertir les gens racistes, mais de créer un sentiment de solidarité parmi ceux qui les combattaient. Pendant un concert du Rock Against Racism, les supporters locaux et les antiracistes se retrouvaient dans un public où des milliers d'autres personnes étaient dans le même état d'esprit. Les gens sur scène jouaient le rôle d'un miroir parabolique vers lequel convergeait une énergie qu'ils renvoyaient ensuite à la foule. La lutte qui était réellement menée contre le National Front était le fait d'individus encouragés par la certitude qu'ils n'étaient pas seuls. Ainsi, la plus grande faiblesse du rock « politique » - qui prêche inévitablement les convertis - est aussi sa plus grande force. Il fonctionne comme la bande-son de la lutte, qui donne un coup de fouet au moral : il articule ce que les gens ressentent et croient déjà et les pousse à sortir et à changer le monde par eux-mêmes. »
Tom Robinson, artiste militant du Rock Against Racism

 

   

Manu, chant & harmonica

 

 

 

 

 

 

Michel,
guitares

  Karim,
basse

 

 

 

 

 
  Pascal,
       guitares

Emmanuel, percussions



Dans son dernier album, Ali Farka Touré chantait: "Au lieu de nous donner des armes, il faut nous aider à cultiver !". A l'heure où le gouvernement nigérien dépense plusieurs milliards de francs CFA, en privant d'autant sa population des programmes sociaux nécessaires à la satisfaction de ses besoins fondamentaux (pour acheter des hélicoptères de combat qui seront abattus en deux semaines) le nom de notre projet musical s'imposait de lui-même.
Food Not Bombs - traduit par
Nwari Ba Malfey en djerma-
est un collectif canadien qui a essaimé à travers le monde sa pratique de distribution gratuite de nourriture, prouvant ainsi qu'il était possible de s'organiser différemment.

Ce disque est dédié à tous ceux et celles tombées PAR la France
sur son territoire comme sur ses colonies.

 

 

 

Ce second album (ou démo, maquette,
appelons ça comme on voudra) a été enregistré à l'arrache à Niamey -10 titres en 5 jours- dans le courant du mois d'avril de l'an de grâce 2008 ; autour de nous, ça sentait l'encens, la poussière et l'huile de moteur... On assume toujours pleinement l'esprit artisanal de notre travail,
tout en y mettant le meilleur de nos possibilités techniques ; Michel a mis à notre disposition son nouveau matériel de prise de son et Pascal s'est initié au mixage pour livrer ici un travail le plus propre possible. Il n'est pas parfait, et il aurait de multiples raisons d'être encore mieux, mais
putain que cette musique est bonne ! Un style qui assure et des paroles qui cartonnent.
Son élaboration, comme celle du précédent, a toujours oscillé
entre se résoudre à un résultat

 



imparfait mais sincère ou se résigner à continuer à nous taire tant que nous n'avons pas les moyens de faire mieux.
Les chansons sont dans cet ordre qui nous a paru le plus approprié à la découverte de l'album, mais rien n'empêche d'en varier, grâce à sa fonction "Prog", l'ordre à sa convenance. Tout aurait sans doute été plus facile avec le format vinyle car une face acoustique suivie d'une face plus rock semblait être la formule la plus appropriée. Mais il faut bien vivre avec son temps alors, afin de proposer une écoute plus plaisante, nous avons opté pour cette combinaison.

Nous faisons en sorte qu'il soit également gratuit. La gratuité, c’est la mise à disposition d’un bien de manière égalitaire, sans appréciation du mérite mesuré par l’argent. Doit-on mériter de pouvoir se nourrir, boire, se loger ou se soigner ? Et puis, de toute façon, nous ne faisons pas de la musique pour gagner du fric.

Saluons enfin l'arrivée de Karim au sein de notre Quilombo qui tient la basse sur tous les titres, Michel ayant aussitôt ré-enfilé sa six cordes.
Pardon si nous avons écorché vos oreilles, mais nous espérons que certain(e)s d'entre vous prendront plaisir à écouter ces morceaux que nous souhaitions partager même avec leurs défauts.

 

 

Notre premier album

Les quatre membres de Combo Quilombo ont enregistré l’album Entr’aide les 3, 5 et 7 juillet 2006 à Masaki, Niamey.

Les morceaux qui le composent sont maintenant au service des luttes contre toute forme de domination et d'exploitation et viennent soutenir en particulier le combat contre le racisme, le sexisme, l'homophobie, le militarisme et les idéologies sécuritaires, les inégalités économiques et sociales ainsi que la destruction de l'environnement.

Il s'inscrit dans une démarche
non commerciale, de non-marchandisation du monde et de réappropriation de nos vies : nous sommes tou(te)s capables de nous livrer aux pratiques artistiques. Il s'agit de réveiller les goûts et les capacités qui sommeillent en nous. Le salariat en entrave l'épanouissement mais aussi les médias qui en orchestrent notre dépossession

 


en tentant de nous faire prendre leurs produits marketing pour des productions artistiques. C'est la raison pour laquelle ce disque est gratuit.

Il a néanmoins un coût et si tupeuxaujourd'hui l'écouter c'est parce que des gensse sont bénévolement investis dans sa réalisation, mettant leurs moyens, leur temps et leur énergie à sa disposition.
Qu'ils et elles en soient ici remercié(e)s.

Ce projet est dédié à toutes celles et tous ceux, de tout temps et en tous lieux, qui ne se contentent pas d'un quotidien médiocre et se révoltent contre un mode de vie conformiste et mortifère.

 


A lire également :
L'Unique Interview
de Pascal, le guitariste de Combo Quilombo (2006).

 


« Moi j’aime la musique n’importe laquelle, surtout le rock, il fait partie de ma propre histoire. Le sous-commandant Marcos en écoute aussi. Le rock reflète une réalité historique liée à la révolution. C’est ce que je pense même si lui ne l’exprime pas ainsi. Nous ne comprenons pas les paroles en anglais, mais c’est le rock qui nous a permis d’endurer quatre ou même dix entraînements. Ça m’est resté comme un souvenir, une histoire de soldat. »
Mario, in Zapata est vivant (p.69)