Dans son dernier album, Ali Farka Touré chantait: "Au lieu de nous donner des armes, il faut nous aider à cultiver !". A l'heure où le gouvernement nigérien dépense plusieurs milliards de francs CFA, en privant d'autant sa population des programmes sociaux nécessaires à la satisfaction de ses besoins fondamentaux (pour acheter des hélicoptères de combat qui seront abattus en deux semaines) le nom de notre projet musical s'imposait de lui-même.
Food Not Bombs - traduit par
Nwari Ba Malfey en djerma-
est un collectif canadien qui a essaimé à travers le monde sa pratique de distribution gratuite de nourriture, prouvant ainsi qu'il était possible de s'organiser différemment.
Ce disque est dédié à tous ceux et celles tombées PAR la France
sur son territoire comme sur ses colonies. |
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Ce second album (ou démo, maquette,
appelons ça comme on voudra) a été enregistré à l'arrache à Niamey -10 titres en 5 jours- dans le courant du mois d'avril de l'an de grâce 2008 ; autour de nous, ça sentait l'encens, la poussière et l'huile de moteur... On assume toujours pleinement l'esprit artisanal de notre travail,
tout en y mettant le meilleur de nos possibilités techniques ; Michel a mis à notre disposition son nouveau matériel de prise de son et Pascal s'est initié au mixage pour livrer ici un travail le plus propre possible. Il n'est pas parfait, et il aurait de multiples raisons d'être encore mieux, mais
putain que
cette musique
est bonne ! Un style qui assure et des paroles qui cartonnent.
Son élaboration, comme celle du précédent, a toujours oscillé
entre se résoudre à un résultat |
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imparfait mais sincère ou se résigner à continuer à nous taire tant que nous n'avons pas les moyens de faire mieux.
Les chansons sont dans cet ordre qui nous a paru le plus approprié à la découverte de l'album, mais rien n'empêche d'en varier, grâce à sa fonction "Prog", l'ordre à sa convenance. Tout aurait sans doute été plus facile avec le format vinyle car une face acoustique suivie d'une face plus rock semblait être la formule la plus appropriée. Mais il faut bien vivre avec son temps alors, afin de proposer une écoute plus plaisante, nous avons opté pour cette combinaison.
Nous faisons en sorte qu'il soit également gratuit. La gratuité, c’est la mise à disposition d’un bien de manière égalitaire, sans appréciation du mérite mesuré par l’argent. Doit-on mériter de pouvoir se nourrir, boire, se loger ou se soigner ?
Et puis, de toute façon, nous ne faisons pas de la musique pour gagner du fric.
Saluons enfin l'arrivée de Karim au sein de notre Quilombo qui tient la basse sur tous les titres, Michel ayant aussitôt ré-enfilé sa six cordes.
Pardon si nous avons écorché vos oreilles, mais nous espérons que certain(e)s d'entre vous prendront plaisir à écouter ces morceaux que nous souhaitions partager même avec leurs défauts.
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